Critique de Wuthering Waves - Mon écho a mangé un ours
Je suis venu pour les combats à l'épée version anime. Je suis resté parce que mon ours fantôme met des patates de forain et envoie les gens valser dans les arbres.
Personne ne vous dit que votre premier gros fight sera contre une espèce de dalle vivante hurlante qui fait tomber... un fantôme. Ni que ce fantôme est à collectionner. Ni qu’il tape plus fort que votre sabre. Wuthering Waves ne prend pas de gants : il vous balance direct dans un rêve éveillé d’une beauté folle, bourré de duels rythmés et de déplacements qui n’en ont rien à faire des règles. J’ai lancé le jeu en me disant « allez, une demi-heure pour voir ». Trois heures plus tard, je faisais de la tyrolienne entre deux gratte-ciels pendant que mon scarabée de compagnie harponnait un mini-boss tête la première. Tranquille.
Boss Fight ? Prends ta branlée, garde le smile.
Je suis déjà mort souvent dans des jeux. Beaucoup. Parfois héroïquement, parfois comme une buse. Là ? C’était de la danse contemporaine. J’étais au milieu d’un wall-run (oui, oui, on court vraiment sur les murs, c’est aussi débile que ça en a l’air) quand j’ai vu passer un monstre de la taille d'un fourgon qui faisait des passes sur un pont. Logique : j'ai foncé, gonflé d’orgueil. Résultat ? J’ai fait un aller simple pour l’orbite.
Et pourtant, j’ai explosé de rire. Il avait mérité.
Le combat dans Wuthering Waves ne vous attend pas. On annule les animations. On pare à l’instinct. On claque les compétences d’Echo en plein combo. On change de perso en plein vol comme un ninja en surbrillance. C’est le chantier, mais dans le bon sens. Oubliez le click automatique : ici c’est la valse des boutons.
Je suis remonté, j’ai fait semblant de me foirer, j’ai contré sec, puis j’ai illuminé tout le décor avec ma katana-girl électrique. Pendant ce temps, mon ours-fantôme arrivait pour casser des bouches. Combat terminé en plein vol, à la dérive, genre « c’était prévu ». Évidemment, ce n’était pas prévu.
J’ai monté un zoo hanté. C’est (trop) bien.
Les Echoes. Tu tues un monstre. Parfois, il laisse tomber… lui-même. Une version spectrale à équiper. Ça booste tes stats et t’offre de nouvelles attaques. Envie de boxe musclée ? Prends un gorille. Envie de dash éclair ? Le scarabée. Oui, vraiment.
Chaque perso porte cinq Echoes. Les builds deviennent vite perchés. Full critique, soutiens, team bordélique... Envie de ressembler à une escouade possédée par la forêt ? Fonce.
Franchement ? La chasse aux échos devient vite une drogue. J’ai lâché l’exploration pour la photo, et commencé à pister les bestioles cheloues. J’ai fait une wishlist. Une to-do hantée. Mon préféré ? Un énorme champignon qui diffuse des gaz toxiques. Il est ignoble. J'en suis fan.
Leur système de déplacement devrait être interdit
À un moment dans le développement, quelqu’un a dit : « Et si le déplacement était VRAIMENT fun ? » Résultat : sprint sans barre d’endurance, grappins, wall-run, glide depuis n’importe quelle falaise, et... ils nous laissent tout faire.
Explorer, c’est comme bidouiller dans un simulateur de parkour. J’ai repéré un Echo de l’autre côté d’un canyon. Plutôt que de faire le tour sagement, j’ai passé 45 minutes à escalader n’importe comment. J’y suis arrivé. Mais à quel prix ?
Il y a tout un arbre de talents qui ne fait que vous rendre plus rapide, plus perché. Et franchement, dans ce bazar de systèmes superposés, le déplacement éclipse tout le reste.
L’histoire existe. Plus ou moins.
Vous êtes le Rover. Amnésique, évidemment. Le monde est à l'ouest, et c’est à cause d’un caprice cosmique nommé le Lament. Tous les PNJ ont leur propre délire : samouraï dark, hackeuse chelou, fashion victim pleine de secrets. Vous essayez de réparer tout ce bazar. Enfin, on croit.
Le souci... c’est que l’écriture rame un peu. Les dialogues, c’est du brut de décoffrage façon devoir maison. Les voix ? On dirait un projet d’élèves au lycée. J’ai VRAIMENT voulu m’impliquer. Mais après trois exposés sur la « résonance quantique d’entropie », honnêtement, j’ai fui.
Sauvé par le design du monde : on glane de la lore dans les ruines, les Echoes racontent des catastrophes locales, il y a des histoires jusque dans le silence. Ça sonne bidon, mais ça marche.
Free-to-play ? Étonnamment généreux.
Oui, c’est du gacha. Il y a des bannières, des mécaniques de « pity », des monnaies aux noms de galets de bain. Mais au début ? Ils sont vraiment sympas.
En quelques heures, j’avais une équipe complète, deux ou trois armes 4★ correctes, et de quoi tirer pas mal sur les portails. On peut même CHOISIR son 5★ à un moment. Oui, c’est sérieux.
Bon, ça se resserre un peu plus tard. Les récompenses ralentissent. Mais au début ? VRAIMENT plus généreux que la moyenne. Mieux, aucun boss rencontré n’a exigé des rerolls parfaits ou du pay-to-win. J’en ai démonté juste avec les Echoes croisés en forêt en traquant un champi. Pas besoin d’être béni par les dieux du gacha.
La boucle farm (Mais en chill)
Dès qu’on vous lâche la main, Wuthering Waves devient presque relax. La boucle ? Explorer des zones chelous, collectionner des fantômes, améliorer l’équipe, boucler les quot’ et plonger dans les events. Puzzles ? Check. Arènes de boss ? Check. Bastons d’Echo contre Echo ? Aussi.
Les menus, au début, c’est le chaos. Trois onglets ouverts juste pour upgrader une paire de pompes. Mais une fois que vous pigez la méca ? Ça glisse tout seul. On bricole son build, on teste, on insère un truc trop bizarre, on découvre accidentellement une synergie pétée. Recommencer.
Les events tournent vite, et ils sont pas tous là pour meubler. Certains modifient les règles de combat, d’autres filent des persos à tester. Si ce qui vous fait vibrer, c’est d’optimiser à mort, le jeu vous tend les clés et dit « éclate-toi ».
Lancement bancal, bugs et fantômes-glitchés
Ouais, le day one était croustillant. Chutes de FPS, textures fantômes, boss qui glitchent à travers le sol genre quilles hantées. Un combat s’est fini avec l’ennemi... qui a juste disparu dans le décor. Panique générale.
Cela dit, les patchs pleuvent. La perf’ est bien meilleure maintenant. Et les devs ? On dirait qu’ils écoutent. Mais si votre tel date de la préhistoire, ou si votre carte graphique s’étrangle à l’ouverture de Chrome, pensez à baisser les options.
Verdict final : Les Echoes, OUI. Les cinématiques, bof.
Mon main DPS ? Un scarabée. Mon sidekick préféré ? Un champignon toxique hanté. Mon équipe ? Une brochette de bras cassés qui casse tout. Wuthering Waves, c’est bizarre, mais ça FONCTIONNE.
Oui, l’histoire est en mousse. Oui, les voix font cabanon de jardin. Mais le combat ? Le mouvement ? Les Echoes ? C’est le chaos — dans le meilleur sens.
Ici, pas de petit plaisir distillé. On vous envoie la dopamine au lance-pierres. À tester, clairement.