Sunrise Village

Note

3.57

Votes
1224
Éditeur
Innogames
Date de sortie
24 février 2022

À propos du jeu

Sunrise Village est un simulateur de ferme et d’exploration tout en douceur, signé InnoGames. Le but ? Redonner vie au village embrumé de votre grand-père. Entre récolte de ressources, artisanat et quêtes scénarisées, le jeu offre une boucle relaxante et sans combat. Pas d’épées ici, juste des cultures, des cristaux, et une ambiance chill à souhait.

Critique

Sunrise Village : Du brouillard, des baies, et Steve la poule

Tu cherches un jeu mobile où tu peux cultiver peinard sans te faire agresser par des pubs toutes les 30 secondes ? Sunrise Village, c’est peut-être ton futur doudou vidéoludique. C’est lent, c’est doux, et oui, y’a du jus de baie maison. Un jeu pour les gens qui aiment cocher des cases sans avoir à ouvrir un tableau Excel. Pas de boss. Pas de stress. Juste une ferme à réparer, des mystères planqués dans le brouillard, et une poule qui a visiblement des opinions.


Tout a commencé avec une poule qui s’appelait Steve

Y’a des jeux qui te crient dessus pour te faire ressentir quelque chose. Sunrise Village, lui, te chuchote : “prends ton temps”. Pas de méta à comprendre, pas de loot ultra rare à farmer. Juste toi, une ferme un peu piteuse, et une ambiance tellement chill que même le jus de myrtille a l’air de faire la sieste.

J’ai lancé le jeu pour “voir vite fait”. Deux heures plus tard, j’étais en train de réparer une grange, cueillir des framboises, fabriquer des marteaux… et appeler une poule Steve. Pas de cinématique épique. Juste une routine paisible qui s’installe, comme un plaid que tu tires sur tes jambes sans t’en rendre compte.


Papi s’est barré, à toi de te débrouiller

T’arrives dans un village recouvert de brouillard, censé être géré par ton grand-père. Sauf qu’il s’est volatilisé sans laisser d’instructions. Pas de carte au trésor. Pas de prophétie. Juste quelques villageois paumés, des bâtiments en ruine, et un cristal fluo chelou au milieu du jardin.

Bref, maintenant c’est ton problème. Tu deviens le maire, l’électricien, le menuisier, et le gars qui s’occupe des chèvres. L’histoire est là, discrète, mais suffisante pour piquer ta curiosité. Un petit air de Animal Crossing qui aurait rencontré Stardew Valley dans une brume matinale.


Tapote. Fabrique. Recharge. Recommence.

Le gameplay est aussi simple qu’un panier de légumes bio. Tu cliques, tu fabriques, tu consommes de l’énergie, tu attends. Tu balances du bois dans une scierie, tu fond des clous, tu plantes du chou. Puis tu coupes du chou. Puis tu livres le chou. Chaque action pompe un peu de ton énergie, alors très vite tu commences à réfléchir à chaque clic comme si c’était de l’or.

Au début, ça paraît limite trop calme. Mais en creusant un peu, y’a une vraie logique de micro-gestion. Tu dois en permanence te demander si tu as assez d’énergie pour débroussailler ce coin, ou si t’as mieux à faire. Ce n’est pas compliqué. C’est stratégique... à la cool.


L’énergie : douce tyrannie

Bon, parlons vrai : c’est l’énergie qui commande.

Tu peux en regagner doucement avec le temps, ou en finissant des tâches, ou en regardant une pub pour du dentifrice (très réaliste, non ?). Mais elle part aussi vite qu’elle revient. Tu veux dégager un buisson ? Hop, la moitié de ta barre disparaît. Tu veux couper un arbre ? Espère que t’as une potion sous le coude.

Et justement, les potions : des jus de baie que tu finis par produire comme si tu gérais un bar à smoothies en rupture de stock. Tout ça pour pouvoir cliquer sur un tas de pierres sans devoir attendre 40 minutes.


Une ville qui te ressemble (ou pas)

Ce qui fait plaisir, c’est que chaque amélioration donne vraiment l’impression que t’as nettoyé un coin de ta to-do list mentale. Une scierie fatiguée devient un atelier stylé. Une prairie vide devient un champ bien rangé. T’as pas juste “fait un truc dans un jeu” — t’as “rangé ton petit coin d’internet”.

Les villageois sont marrants, toujours prêts à t’envoyer chercher trois planches et un panier de champignons. Tu passes ton temps à cocher des mini-objectifs : ouvrir un passage, construire un portail, cueillir du foin… C’est pas glorieux, mais c’est addictif comme une appli de productivité.

Et ce foutu brouillard. Toujours là. Tu veux juste voir ce qu’il cache. La réponse ? Un arbre. Parfois un peu de scénario. Mais surtout, une nouvelle excuse pour gaspiller ton énergie. Donc tu planifies... ou tu mates une nouvelle pub pour débloquer 10 points.


Tu peux jouer sans payer... mais faut s’accrocher

Techniquement, Sunrise Village est un free-to-play. Mais franchement ? Le jeu veut ton argent.

Des packs d’énergie, des rubis, des accélérateurs — y’en a partout. Tu peux faire sans, c’est vrai. Mais le jeu te pousse. Doucement. Tout le temps. Comme un enfant qui te fixe jusqu’à ce que tu lui donnes ton dessert.

J’ai tenu sans payer. Mais certaines quêtes deviennent de vrais casse-têtes de timers et de ressources manquantes. Tu passes de “je me détends” à “je fais de la logistique de crise” en deux clics.


Steve la poule et le bonheur simple

Ce qui m’a le plus accroché ? Tout est vivant. Tu nourris une chèvre, elle fait un petit bond. Tu récoltes une carotte, elle danse. Les machines ronronnent. Le jeu respire la joie tranquille. Rien n’est là pour t’agresser. Tout te fait un clin d’œil.

J’ai même réorganisé toute ma ferme pour maximiser la production de baies. Pas pour une mission. Juste parce que j’avais envie. Steve, la poule, m’a regardé genre “franchement mec ?”. Et oui, franchement.

C’est ça qui est cool. Tu peux décrocher quand tu veux. Pas de raid. Pas de sanction. Juste une ambiance cozy qui t’attend quand t’as cinq minutes à tuer.


Et ça se termine un jour, ce truc ?

Pas vraiment.

Pas de boss final. Pas de feu d’artifice. Juste des zones à débloquer, des villageois à aider, des évènements qui débarquent de temps en temps. Le jeu ne construit pas vers un climax. Il t’installe dans une boucle.

Avec le temps, ça ralentit. Les crafts sont plus longs. L’énergie plus rare. Mais si t’aimes les petits objectifs, les routines douces, et ce plaisir bizarre de “nettoyer la carte”, tu vas revenir. Moi, j’suis revenu.


Verdict : zen attitude et jus de groseilles

Sunrise Village, c’est pas un chef-d’œuvre technique. Mais c’est un petit bijou chill. Le genre de jeu qui t’aide à souffler après une journée trop bruyante. T’as rien à prouver. Juste des choses à construire, des baies à presser, et des poules à nommer.

Oui, le système d’énergie peut frustrer. Mais si t’es patient, ou un peu têtu, ça devient étrangement satisfaisant. Parfait pour les amoureux de listes, d’optimisation tranquille, ou du simple fait de “mettre de l’ordre dans le bordel”.

Tu tueras pas de dragon. Mais tu sauras combien de baies il faut pour faire tourner un four. Et tu finiras peut-être, toi aussi, par donner un nom ridicule à ta poule.

Un jeu qui fait du bien. Sans en faire trop.

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