Critique de Nikke : Gacha, flingues, androides sublimes… et des émotions bien trop réelles
Je m’attendais à lancer Nikke pour du "pan-pan" sauce anime et récupérer deux-trois waifus à collectionner. Résultat ? Je me suis pris une rafale d’émotions et un attachement beaucoup trop sincère pour des robots avec des bazookas. Le jeu mélange shoot à la troisième personne, tactique d’escouade, deck-building et montagnes russes émotionnelles… et, contre toute attente, le mélange fonctionne. Franchement, ça n’aurait jamais dû marcher. Mais voilà, ça marche. Vous vous demandez si c’est juste un piège à gacha brillant ou un vrai jeu qui va vous rendre accro ? On fait le point, sans filtre.
Première heure : play, shoot… et chialade surprise
Mon premier contact avec Nikke ? Je me croyais rodé. Je balance deux-trois cinématiques, je clique sur quelques androïdes défiant les lois de la gravité, je tire sur des insectes façon automate…
Et là, bim : une des filles claque dans l’intro. Genre, définitivement dead. Elle pleure, supplie son escouade de ne pas oublier son nom. Et moi ? J’ai le téléphone moite comme si je venais d’abandonner un pote IRL. Écran embué, dignité perdue.
Ce n’est pas juste "waifus armées jusqu’aux dents". Ça tape bien plus fort qu’on croit. Le jeu glisse des thèmes comme la guerre, le sacrifice, l’identité sans prévenir, sous un flood de néons et de balles. Niveau gameplay ? C’est carré. Niveau production ? Ultra léché. Mais c’est le poids émotionnel, lui, qui te coupe vraiment le souffle. Vraiment.
Tapote, vise, lâche tout, recommence
Tout se joue à une main, en vertical. Un pouce pour viser, tu relèves pour te planquer. Simple. Sauf que chaque Nikke a sa vibe : snipers, lance-missiles, fusils à pompe qui te font valser hors de l’écran…
Et franchement, les shoots ? Jouissifs. Chaque coup fait mouche. Les headshots explosent comme des feux de Bengale. Une fois ta jauge "burst" pleine, l’escouade part en mode fête foraine.
Y’a un flow : s’abriter, remonter, trois balles, se planquer, patienter… puis tout lâcher. Le mode auto existe, oui. Mais quand ça chauffe, tu vas vouloir prendre le volant. Surtout sur les boss.
Ouais, le feeling tactile est super précis, juste avec le pouce. Qui éliminer en premier, quand balancer ton ulti, quelle compo aligner… Ce n’est pas du pipeau, c’est vraiment stratégique.
Composer son équipe, c’est pas que des chiffres
Préparez-vous à bricoler. Tout le temps. Chaque Nikke a son rôle, son type, et une capacité bien à elle. Certaines provoquent, d’autres boostent les rechargements ou font fondre les blindages. Et puis t’as les machines à explosions, juste là pour démolir tout en beauté.
Le meilleur ? Ce n’est pas que du calcul. Il faut créer du rythme. Chainer les bursts, empiler les buffs, modifier l’ordre… Sans la synergie d’équipe, t’es cuit. C’est un vrai puzzle de baston, avec des pièces qui s’appellent Colère, Moe, et Miss Nuclear.
Tu brasses sans cesse tes line-ups. Nouvelle mission ? On change tout. Un boss relou ? Faut repenser ta stratégie.
Heureusement, ya les "presets" : un clic et nouvelle team. Le secret, c’est de sentir le fight, pas juste de bourriner.
Surprise : le scénar’ fracasse !
Le scénario des gacha ? Souvent bidon. Méchante multi-nationale, rayon laser apocalyptique, méchant coiffé comme une brosse… Nikke démarre là-dessus : t’es Commandant, l’humanité planquée sous terre, les aliens font la loi. T’as la mission de sauver la boutique.
Mais rapidement, l’ambiance s’alourdit. Il y a des morts. Des vraies. Des trahisons. Une Nikke découvre qu’elle n’est qu’un cobaye jetable. Une autre revit sans fin le carnage de son escouade éliminée.
Sérieux, on y va à fond sur le trauma, la culpabilité de survivant, l’angoisse existentielle. Ça devient jamais plombant pour autant. Y’a toujours des vannes débiles, des pauses snack, des amitiés cheloues… Le tout imbriqué, sans que rien ne casse.
Et là où ça fait mal ? Tu retiens leurs prénoms. Vraiment. Pas juste "celle avec le bazooka". Leurs. Prénoms.
Le gacha, coupable… mais plutôt généreux
Oui, c’est du gacha. Ça ne cache rien. Les pulls demandent des gemmes, des tickets ou ton âme monétaire. Les SSR ? 4% de taux, dans la norme.
Mais attention : au début, c’est super généreux. T’as des persos pétés juste en te connectant et en cliquant partout. Il y a même une "wishlist" et un système de garantie. Donc le hasard décide, mais la malchance n’est pas une fatalité.
Bon, faut aimer le yo-yo émotionnel. Un jour t’es arrosé de SSR. Le lendemain ? 20 tirages, rien que de l’eau tiède. Classique.
Mais les persos… c’est pour eux que tu restes. Oui, l’art est… loud. Mais ils ont du vécu. Leurs rôles comptent, ils évoluent. Et tu tires même parce que tu les aimes, pas juste pour les stats. Et là… Danger.
Ton QG, c’est pas juste un décor
Entre deux bastons, tu traines à l’Avant-Poste. Base tranquille où ton crew papote, farme du loot et… se comporte presque comme des vraies personnes. C’est pas juste décoratif.
Y’a de l’attachement. Dialogues, boosts de stats, histoires secondaires bizarres qui se débloquent au fil de tes relations. C’est un vrai simulateur d’amitié déguisé en shooter.
T’as un café, un dortoir, tu peux offrir des cadeaux… L’ambiance est bizarrement zen. Et oui, question costumes, ça flirte avec la limite. Parfois ça saute dessus. Mais aucune obligation d’y toucher si t’es pas client.
Imagine : tactical RPG croisé avec des "Sims" d’anime, dans un bunker.
Des boss qui ne tendent pas l’autre joue
Les boss, ici, c’est pas juste bourriner sur un gros sac à PV. Ils ont de vraies mécaniques. Ils esquivent, ils frappent fort, ils punissent la flemme.
Il y en a un qui fracasse sur la table et t’oblige à changer d’abri sinon tu te fais démonter. Un autre lâche des drones vénères sur ton plus faible, façon "je t’ai pas oublié, toi !".
Plus tu avances, plus ils rajoutent : boucliers, étourdissements, multi-phases… Tu paniques, tu clignes des yeux, tu lâches un juron. Mais ça rend le grind tellement moins monotone.
On se laisse pas porter. Faut rester alerte. (Et peut-être un café avant.)
F2P compatible ? Oui, m’sieur !
En bref ? Carrément.
Aucune popup casse-pied, pas de mur de progression à la con. Tout est là (shops, bundles, skins, bidules pour la stamina…), mais jamais en traître. Tu seras pas interrompu par une offre à 9,99€ en plein feu.
Les events sont cools. Les connexions, ça offre des vrais trucs, pas juste des "pièces de présence". Même certains persos OP se grindent à la sueur de ton front.
Monétisation présente, ouais, mais discrète. Si tu veux juste kiffer sans viser le top direct, tu feras ta vie.
Verdict : bien plus que du fan service
On voit les visuels, on pense à du fan service façon "secousses et explosions". Ok, y’en a. Mais Nikke est rusé. Il t’hypnotise avec du style, puis te balance du vrai scénar’ et des bastons tactiques sans prévenir : "surprise !"
Tu te crois au-dessus de ça. Et puis tu réalises que tu débats tout seul sur qui emmener contre quel boss, ou si tu dois monter Vesti ou garder tes crédits. Tu te rappelles des cinématiques, tu ressors des répliques débiles. Tu penses à des robots même loin du jeu.
C’est pas parfait : du grind, un poil de déséquilibre, des maj mondiales lentes… Mais franchement, ce jeu mérite sa place. Même plus que ça.
Au pire ? Tu vois un missile sortir d’un porte-jarretelles de cyborg. Au mieux ? Tu ressens bien plus que tu ne l’aurais cru. Nikke, c’est ça.